Véronique Adoue, Bénédicte Binet, Agathe Malbec, Joanna Fourquet, Paola Romagnoli,Joost P.M. van Meerwijk, Sebastian Amigorena, and Olivier P. Joffre
March 19, 2019, Immunity 50, 1–16
Correspondants : veronique.adoue@inserm.fr et olivier.joffre@inserm.fr
Les lymphocytes T CD4 jouent un rôle crucial dans l’immunosurveillance des tumeurs et dans le maintien de l’intégrité de l’organisme contre les agents pathogènes. Dans ce travail, les chercheurs du CPTP ont identifié la molécule SETDB1 comme un régulateur clef des réponses T CD4. Ils ont notamment mis en évidence que cette molécule exerce un rétrocontrôle négatif sur les réponses Th1, impliquées dans la protection de l’organisme contre les tumeurs et les infections virales, et stabilise le phénotype des cellules Th2, qui jouent notamment un rôle délétère dans l’asthme allergique. D’un point de vue mécanistique, ces auteurs ont montré que SETDB1 agit en ciblant un réseau de rétrovirus endogènes, c’est à dire de virus qui se sont intégrés dans notre génome il y a plusieurs millions d’années et dont les séquences constituent aujourd’hui près de 10% de notre patrimoine génétique. En l’absence de SETDB1, ces rétrovirus ne sont plus réprimés et peuvent alors de façon surprenante activer les gènes Th1 situés à proximité. Cette équipe de recherche a donc mis en évidence que d’anciens génomes viraux ont été détournés par les cellules T en éléments régulateurs de gènes de l’immunité dont l’activité est régulée au niveau épigénétique par SETDB1. Cette molécule constitue donc une nouvelle cible thérapeutique potentielle dans de nombreuses situations physiopathologiques. L’inhiber pharmacologiquement pourrait ainsi permettre de promouvoir les réponses T anti-virales ou anti-tumorales mais aussi de dévier des réponses Th2 délétères vers un phénotype Th1 chez des patients asthmatiques